LE PANCRACE :
Depuis les temps les plus reculés, l'homme a toujours voulu s'identifier à des divinités pour lesquelles le combat était significatif de pouvoir.
Pour obtenir ce pouvoir tant convoité, les hommes
se sont entre-tués et, au cours de ces luttes sanglantes, se sont développées
conjointement des techniques de combats de plus en plus redoutables.
C'est ainsi que selon certains mythes, la science
du combat aurait été transmise aux hommes par les dieux eux-mêmes ; la
violence devenant, par la même occasion, un art, un sport et un jeu.
LA
LUTTE
Les différents styles mondiaux de luttes en corps
à corps ont sans aucun doute précédé les nombreux genres de boxes que nous
connaissons aujourd'hui.
Les Sumériens sont les premiers à faire mention
d'une lutte opposant Gilgamesh à Enkidu.
L'Egypte nous a laissé à travers ses bas-reliefs
un extrait des diverses techniques de Lutte dont les règles se rapprochaient de
celles du catch.
En Grèce, il existait jadis plusieurs systèmes de
combats. La Lutte elle-même était
divisée en trois styles principaux l'Orthonales, la Pulê et l'Alyndisiz où le légendaire Milon de Crotone s'illustra en
remportant fois l'épreuve à Olympie.
Fier de sa force, il aimait à l'exhiber : tenant
dans sa main une grenade, il défiait quiconque de lui faire ouvrir les doigts
ou d'écraser le fruit en les lui serrant.
Il connut sa première défaite aux 67e jeux Olympiques (512 avant J.
-C.), alors qu'il avait dépassé la quarantaine.
LE
PUGILAT
Si la Lutte était le sport le plus prisé des
Grecs, le Pugilat et le Pancrace étaient eux aussi couramment pratiqués, si
bien qu'ils devinrent très tôt disciplines Olympiques.
Theagéne de Tasos. par exemple, remporta sa première victoire au Pugilat lors des 75e jeux Olympiques et au Pancrace quatre ans plus tard. Par la suite, il fut couronné trois fois à Delphes, neuf fois à Némée et dix fois aux jeux Isthmiques.
Comme
tous les autres sports Grecs de l'époque, le Pugilat se pratiquait nu.
Ce style de boxe Grecque ne se limitait pas uniquement aux poings mais
comprenait également les coups de pieds, de coudes et de genoux.
Les poings des pugilistes étaient entourés de courroies de cuir appelées cestes, elles-mêmes parfois ,recouvertes de lamelles de plomb, de cuivre ou de bois, destinées à blesser ou à tuer, et ce, même si dans la règle Olympique, il était interdit de mettre à mort volontairement son adversaire.
Si la rencontre s'éternisait, on avait alors
recours au Klimax : à tour de rôle,
chacun des deux adversaires demeurait immobile pendant que l'autre lui assénait
un coup.
Le poète Théocrite (315-250 av. J.-C.) raconte de la façon suivante le combat qui opposa le
géant Amykos à Polydeukes :
«
Amykos, abruti de coups, porte des blessures autour de la bouche et crache
Un autre pugiliste célèbre est Diagoras de
Rhodes. Ce champion était
Eurydame de Cvrène entra lui aussi dans la légende
à la suite d'un combat :
LE PANCRACE
L'origine du Pancrace se perd dans la nuit des
temps pour apparaître
Faut-il donc rechercher l'origine du Pancrace dans
la civilisation mycénienne,
Heraclès (Hercule) était lui-même considéré
par les Grecs comme le premier
Alors que dans la Lutte il n'était pas permis de jouer des poings, ni
dans le
Ce fut Creugas qui, après tirage au sort, eut
droit au premier coup. Il demanda
En effet. ;il était pas rare de voir certains
pancratiastes mourir des suites de
« Ce
n'est pas sans raison que ceux qui
suivent les athlètes d'aujourd'hui les
PANCRACE
CONTRE GLAIVE
Lors des conquêtes d'Alexandre et au coeur même
de son armée éclata un
SPARTE
OU LE PANCRACE AU FEMININ
SPORT
ET CORRUPTION
L'argent est à mettre également au compte des
perversions toutes naturelles
LE PANCRACE EXPORTE EN ASIE
Nous
savons que les armées d'Alexandre le Grand ont traversé de multiples contrées
et ont donc profité d'un savoir militaire unique au monde qui a très
certainement contribué à faire évoluer le Pancrace.
Il
est fort probable, pour ne pas dire certain, que le Pancrace se mélangea avec
Il
nous est donc plus que permis de penser que certains vestiges du Pancrace
L'Inde
est à l'Orient ce que la Grèce est à l'Occident.
Elle a joué un rôle important dans la culture, la religion et les arts
martiaux asiatiques.
Au
5ème siècle en Inde, un prince guerrier de la caste des « Kshatryas » du
nom
Il
traverse la chaîne de l'Himalaya et arrive dans un temple qui porte le nom de
"Shaolin": ce qui signifie "Petite Forêt".
A
l'heure actuelle. nombreux sont les pratiquants d'arts martiaux qui revendiquent
l'appartenance de leur art aux origines de ce fameux temple et de ses
combattants hors du commun.
Il
serait cependant erroné de penser que le Pancrace est à la base de tous les
stvles de combat. La guerre et la
violence sont enfouies au plus profond de l'être humain et les divers peuples
d'Asie ne semblent pas avoir attendu l'arrivée des Grecs ou de Boddhidarrna
pour se battre, témoins ces statuettes du 5ème siècle avant J.C.,
découvertes en Chine, qui représentent un style de combat proche du Shuai
Jiao (Lutte Chinoise). Néanmoins
on peut penser que, dans un souci d'amélioration des diverses techniques de
combat, le Pancrace a eu à jouer un rôle non négligeable dans l'évolution et
la perfection des systèmes de combat de l’époque.
En effet, quel autre peuple antique que le peuple Grec a eu l'idée d'élever
le sport - et en particulier les sports de combat - au rang de disciplines
nationales, et de créer les jeux Olympiques ?
C'est
ainsi que certaines techniques de Pancrace se retrouvent dans plusieurs systèmes
de combat anciens et modernes.
LE PANCRACE :
L’ART DES GLADIATEURS A ROME
A
Rome, on retrouve le Pancrace, et plus particulièrement à l'époque de
L’ENTRAINEMENT DES PANCRATIASTES
D’abord, l'entraînement au Pancrace se déroulait dans un gymnase appelé palestre et comprenait une forme de combat simulé semblable aux katas de judo : les pyrrics, qui s'effectuaient deux par deux, et perdaient de leur importance au fur et à mesure de la progression et de l’accroissement de l'expérience du pancratiaste. Outre le Pancrace, toutes les formes de lutte y étaient étudiées, et on y pratiquait la boxe grecque, plus connue sous le nom de Pugilat, nom aujourd’hui dévoyé de son sens éthymologique.
Mais l'entraînement des pancratiastes ne se limitait pas uniquement aux formes Martiales : il comprenait également un durcissement du corps par flagellation ainsi que des exercices gymniques comme la course, le saut en longueur, le lancement du disque et du javelot, ce qui faisait des pancratiastes des athlètes complets.
On commençait par remuer la terre et arroser le sol, puis le pancratiaste arrivait sur le lieu de la rencontre, les bras dirigés vers le haut garantissant sa tête.
A
part cela, les pancratiastes pouvaient utiliser tout ce qui était en leur
pouvoir pour vaincre, y compris briser un ou plusieurs membres si le vaincu ne
levait pas le doigt en signe d'abandon. Les coups portés aux parties génitales
n'étaient pas interdits, et même s’ils ne demeuraient pas une finalité, ils
étaient fréquemment employés.
L'utilisation des coups de pieds était courante en Pancrace et en Pugilat.
Amykos
: «Un contre un, mains levées, homme contre homme, voilà comment tu
l'obtiendras (l'eau)
Polydeukes
: « Serait-ce à coups de poings
seulement ou également à coups de pieds, les yeux dans les yeux ? »
Amvkos :
« A coups de poings, autant que tu ueux et n'épargne pas ta science... »
La
suite de ce combat vous a été décrite dans l’alinéa qui présente le
Pugilat.
Sur un monument vantant les exploits d'un champion de Pancrace, il est fait mention de ses « pieds larges » et de ses « mains invaincues ».
Dans une satire sur les athlètes professionnels, Galen attribuait le prix du Pancrace à un âne à cause de son excellence à ruer. Mais il y a mieux ! les coups de pieds retournés et sautés étaient également utilisés et faisaient partie intégrante de l'entraînement au Pancrace. Néanmoins, il est peu probable que ceux-ci aient été utilisés lors des combats, la boue glissante et la fatigue empêchant ce genre de technique, certes spectaculaire, mais totalement inefficace et irréalisable dans les conditions du Pancrace antique.
REGIME
DES ATHLETES
Des massages, des lavements fréquents et des bains chauds faisaient partie de l'hygiène des athlètes, mais c'est la nourriture qui demeurait le plus important.
Le régime alimentaire des athlètes était composé de pain peu fermenté et presque cru, appelé coliphia, de viande, de fruits secs, de fromage frais et de froment. Les gâteaux frits, la viande bouillie, le poisson et les boissons froides étaient, quant à eux, prohibés. Pausanias affirme que Droné qui serait à l'origine du régime carné des athlètes, mais ses arguments sont en totale contradiction avec ceux de Philostrates.
Les pancratiastes, comme tous les athlètes, ne buvaient pas de vin immédiatement après leurs exercices, mais de l'eau. Ils mangeaient tellement que leur dîner durait de longues heures ; de plus, il leur était conseillé de bien mastiquer leurs aliments afin d'en extraire le maximum d'énergie.
Certaines
écoles interdisaient de parler en mangeant : cela n'empêchait nullement
Nous
sommes finalement bien loin de la diététique moderne.
LA
FIN DES JEUX
En 380 après J.C., Théodore le Grand, devenu chrétien, supprime les Jeux, qui tirent leur origine du paganisme antique.
En 399, les écoles impériales de gladiateurs (« ludi »)sont fermées.
Enfin. en 404, Honorius supprime officiellement les combats de gladiateurs. Tout comme la gladiature, le Pancrace connaîtra sa chute après plus de mille ans de gloire.
RETOUR
DU PANCRACE AU XXème SIECLE
Comme
nous avons pu le constater au fil de ce bref résumé historique, le Pancrace
est incontestablement l'Art martial Olympique ancestral du continent Européen
et du Bassin Méditerranéen. En
tant que tel, il est empreint des rites venus de notre lointain passé, et
constitue un véhicule culturel inestimable.
Héritier de l'Art Martial traditionnel ancien. le Pancrace Educatif et Amateur
d’aujourd’hui est dépositaire de règles précises, incontournables, sous
peine de n'en jamais rester qu'à une imitation creuse sans intérêt réel.
Plus que jamais, la déontologie intimement liée à la pratique du
Pancrace est la marque d'une culture qu'il est indispensable de préserver et de
respecter.
En France, la pratique du Pancrace a été réactivée dans les années 80 dans
le sud de la France, et c’est une équipe de passionnés qui a travaillé
d’arrache pied pour retrouver l’essence des techniques antiques, les
codifier et les adapter à une pratique moderne ouverte au plus grand nombre.
Aujourd’hui, s’il reste une discipline rude et physique, le Pancrace se développe
en direction de tous les publics, dans un souci affirmé et constant d’éducation
populaire.
Le Comité National de Pancrace Educatif et Amateur (C.N.P.E.A.) a été créé
le 28 juin 1996 par Jean-Noël CHAROLLAIS, Président-fondateur. Après une
saison de fonctionnement sous protocole avec la Fédération Française Amateur
de Sambo, et sur demande de l’Etat, le Comité National a dû se structurer
pour apporter la preuve de son efficience entre 1997 et 1999.
En 1999, le Comité National a été autorisé officiellement à prendre la dénomination
de : « Comité National de Pancrace Educatif et Amateur – CNPEA PANCRACE FRANCE »
Une tentative de rapprochement avec la Fédération Française de Lutte,
toujours sur la demande de l’Etat, a avorté en octobre 1999, après un
an de convention à titre provisoire, pour des raisons liées aux exigences et
au fonctionnement interne de cette Fédération.
Le premier Championnat Fédéral PANCRACE FRANCE s’est déroulé le 12 mars
2000 à RILLIEUX-LA-PAPE avec plus de 100 athlètes inscrits à cette compétition.
Le 17 juin 2000, le Pancrace a été admis comme discipline à part entière de
la Commission Sportive Fédérale Sports de Combat de la FSGT et Jean-Noël
CHAROLLAIS désigné en qualité de Conseiller Technique Pancrace FSGT (décisions
avalisées par l'assemblée nationale de spécialité le 21 octobre 2000).
Le 23 juin 2001, à l'initiative du Secteur Fédéral, les clubs de Pancrace ont
créé le Collège fédéral de Pancrace FSGT, qui a pris sa forme véritable
lors de la réunion des cadres fédéraux du 20 octobre 2001.
Afin d'assurer la représentation du Pancrace français dans les compétitions
internationales et suite au choix de la Co-Présidence de la FSGT de ne pas
donner suite à la demande d'habilitation partielle pour une délégation ministérielle
de pouvoir dans notre discipline sportive, les cadres du collège fédéral de
Pancrace FSGT ont décidé le 20 avril 2002 de réactiver l'association
"CNPEA-Pancrace France" en la dotant d'un nouveau titre, de nouveaux
statuts, règlement intérieur, ...etc.
Ainsi est née la Fédération de Pancrace, Submission Wrestling et Disciplines
Associées - Pancrace France (FPSWDA).
L'assemblée générale extraordinaire de la FPSWDA, organisée lors du
rassemblement national des enseignants de Pancrace en formation continue
annuelle le 08 juin 2002 à RILLIEUX-LA-PAPE, a confirmé toutes les décisions
prises le 20 avril 2002 et élu le Comité Directeur de la FPSWDA.
Le 11 juin 2002, le Ministère des Sports a ouvert sur la forme la procédure
d'agrément ministériel de la FPSWDA, qui est en cours.