APPRENTISSAGES MOTEURS ET DEMARCHES D’ENSEIGNEMENT

 

Sujet : Dans quelle mesure l’enseignant d’EPS peut il s’appuyer sur les connaissances relatives aux théories de  l’apprentissage moteur pour organiser son enseignement

 

A. Questionnement

 

1.      Comment l’individu apprend ?

2.      Qu’est ce qu’apprendre en EPS ?

3.      Quelle est la place du TI dans l’apprentissage ?

4.      Quel est le rôle de « l’auto- adaptation » en situation d’apprentissage ?

5.      Quelle importance accorder à la prise de conscience dans les apprentissages moteurs ?

6.      Quel est le rôle des représentations dans l’apprentissage moteur ?

7.      Que nous apportent la théorie du TI et la théorie dynamique en matière d’apprentissage moteur ?

 

B. Analyse du sujet

 

1.      Apprentissage

 

« Il y a apprentissage lorsqu’un organisme, placé plusieurs fois de suite dans la même situation, modifie sa conduite de façon systématique et durable. » (Reuchlin, 1983)

 

« Ce sont les effets durables qu’une expérience antérieure exerce sur les performances. » (Durand)

 

« Apprentissage moteur : ensemble d’opérations associées à la pratique ou à l’expérience qui conduisent à des changements relativement permanents des compétences pour la réalisation des habiletés motrices. » (Schmidt)

 

2.      Enseignement

 

Action d’enseigner, de transmettre des connaissances.

 

Action par laquelle l’enseignant va faciliter chez l’élève l’acquisition de connaissances.

 

ENSEIGNEMENT

DIDACTIQUE

PEDAGOGIQUE

Programmation

Mise en œuvre

Choix des APS

Adaptation

Planification

Régulation

Conception des CE

Modification

Elaboration des SA

Gestion de groupe

Evaluation (conception)

Aménagement

 

a)     Didactique

 

« Etude des processus d’élaboration et d’acquisition (chez l’élève) et de transmission (chez l’enseignant) des savoirs et savoir-faire d’une discipline » (Hébrard, 1986)

 

« La didactique apparaît comme une technologie dont l’objet est de produire des contenus et des stratégies d’enseignement les plus efficaces possibles » . (Delignières, 1995)

 

 

b)     Pédagogie

 

« Pratique d’intervention normative qui recherche une influence près d’autrui dans une perspective explicite de formation ». (Parlebas, 1980)

 

C. Reformulation :

 

Le sujet nous amène à nous interroger sur l’importance de la place que l’on peut accorder aux théories relatives aux apprentissages moteurs au regards de l’organisation de l’enseignement. En d’autre termes, quelles aide des théories peuvent elles amener vis à vis de l’organisation de l’enseignement.

 

I Données scientifiques

 

1.                  Traitement de l’information

 

Information prélevée par organes sensoriels et soumise à des calculs enrichies par des données stockées en mémoire et transformées en intention d’action pour le système effecteur.

 

2.                  Concept clefs de l’approche cognitiviste des apprentissages moteurs

 

Stade de traitement de l’info

La notion d’habileté

Les représentations (PMG et Imagerie)

La notion de temps de réaction

Les phases de l’apprentissage

Répétition et pratique massée distribuée

La notion de variabilité

La notion de feed-back

La notion d’activité (interne / externe)

La notion d’incertitude.

 

3.                  Modèle du traitement de l’information

 

Place importante tenue par les processus de haut niveau dans la coordination de mouvements orientés vers un but

Le mouvement est conçu comme une réponse centrale à une sollicitation périphérique.

Les actes moteurs font l’objet de représentations centrales qui, comme les autres représentations en mémoire, sont stockées, modifiées et retrouvées au moyen de processus distinct qui sont en règle générale regroupées en stades (Theios et Schmidt).

L’action apparaît non pas comme une réponse direct à une stimulation extérieure mais plutôt comme la conséquence d’une représentation centrale.

 

      

4.                  La notion d’activité

 

Dans l’activité d’un sujet on distingue     une dimension observable => activité externe

                                                     une dimension invisible => activité interne

 

Activité externe : comportement du sujet, elle se traduit aux travers des actions du sujet.

Activité interne : processus sous-jacents à la production de l’acte moteur.

 

 

 

 

5.                  Ressources ( Famose, 1983)

 

Connaissances, capacité, aptitudes, attitudes, mécanismes, instruments, que possède un sujet et qu’il peut modifier et utiliser à son profit pour accomplir la tache. Elles sont de nature bio- énergétiques, bio- informationnelles, ou de nature affective.

 

6.                  Variabilité (Schmidt, 1975)

 

Mise en situation du sujet face à de multiples niveau d’une modalité d’une tache, afin que de cette confrontation, il puisse élaborer un schéma moteur pour répondre à la diversité des modalités de cette tache ou de cette classe de réponses.

 

7.                  Principe de progressivité

 

Famose a montré que une démarche d’augmentation progressive de l’incertitude est plus efficace qu’une méthode confrontant les sujets à une difficulté maximale. Le principe de progressivité doit cependant porter sur des variables pertinentes vis à vis de l’apprentissage visé.

 

8.                  Approche dynamique

 

Pour certains auteurs, un acte moteur complexe nécessite le contrôle d’un tel nombre de degrés de liberté, qu’une programmation centrale exhaustive est difficilement envisageable.

L’auto organisation tient une place centrale dans cette approche la et l’action n’est pas organisée à un niveau central avant d’être exécutée ; elle naît de l’interaction entre l’individu et le système de contrainte auquel il est confronté.

(EPS n°274, nov-dec 1998, Delignières)

 

 

II Données didactiques

 

Qu’est ce qu’apprendre ?

1.      Qu’est ce qui est appris ?

 

Le sujet apprend à optimiser l’ensemble des processus qui conduisent à la production de la réponse, tant sur le versant perceptif que sur le versant décisionnel et moteur. Il existe donc des apprentissages perceptifs, décisionnels et moteurs.

 

2.      Comment mesurer l’apprentissage ?

 

Courbes de performance, test de rétention et de transfert.

 

3.      Comment apprend-on ?

 

a)     Avant la pratique

 

-                     La motivation (confiance / importance de la tache / buts de maîtrise ou compétition)

-                     La présentation de modèles

Les instruction verbales sont souvent insuffisantes. La présentation du modèle avant la pratique donne une idée générale du mouvement à réaliser. Les travaux montrent que la présentation du model permet de diminuer la quantité de pratique nécessaire pour la réalisation d’une perf, surtout vrai en début d’apprentissage. (Tache de coordination et tache de contrôle)

 

 

b)     Pendant la pratique

 

-                     Pratique variable :

Les résultats des expériences montrent que la pratique en condition variable est plus efficace pour l’apprentissage que la pratique en condition constante. (A relativiser en fonction du niveau de pratique, cf Delignières : constance en tout début et variabilité par la suite).

 

-                     Interférence contextuelle :

Les résultats suggèrent qu’obliger les sujets à modifier leurs réponse après chaque essai a des effets bénéfiques sur l’apprentissage.

Pratique massée : meilleurs résultats lors des sessions d‘apprentissage.

Pratique aléatoire : meilleurs résultats lors du test de rétention.

 

-                     Pratiques massées / Pratiques distribuées

 

c)     Après la pratique

 

Rôles des informations ajoutées

Pouvoir disposer de la connaissance des résultats de son action : fondamental.

CR : indication chiffrée sur le produit de l’action.

CP : Indication qualitatives sur les caractéristiques de l’action (amplitude durée)

La CR doit être la plus précise possible, la plus fréquente possible, et être communiquée le plus rapidement possible après l’action.

Communication après plusieurs essais plus efficace qu’après chaque essai.

Importance des informations de transition (information stratégiques sur ce qui doit être fait lors de l’essai suivant). Info de nature descriptive.

 

4.      Deriaz, Poussin, Grehaigne (1998) EPS n°273. Collaboration entre chercheurs et enseignants

 

Postulats : l’apprentissage moteur est organisé et contrôlé par des processus essentiellement cognitifs.

 

Divergence dans le degrés de conscientisation de ces processus :

FAMOSE (91) : bien que cognitifs ces processus opèrent hors du contrôle de l’élève, ils sont impénétrables à la prise de conscience.

FLEURANCE (91) ; il y a une part de connaissances, de prise de conscience nécessaire aux apprentissages moteurs qui évolue rapidement au profit d’un processus cognitif infra-conscient.

BOUTHIER (88), GREHAIGNE GUILLON (89) : approche radicalement cognitiviste donc traitement didactique reposant sur ces 3 conceptions seront différents.

 

L’approche fondée sur la prise de conscience des règles d’action par la verbalisation paraît la plus pertinente pour répondre aux finalité de l’EPS

« Acquérir les meilleures connaissance dans la perspective de ses activités futures »

 

La verbalisation présente une aide à l’élaboration des savoir en sport collectifs dans la but d’améliorer les projets d’action des joueurs et des équipes.

 

La verbalisation contribue aussi au développement de ressources réinvestissables (attitudes, habilités méthodologiques).

 

Permettre aux élèves de confronter leurs informations et connaissances dans le but de compléter et reconsidérer leurs représentations en vue d’améliorer l‘efficacité de leurs actions.

 

 

Le débat d’idées :

Pièce centrale d’une conception constructiviste de l’apprentissage des sport collectifs.

Discussion après une séquence jouée et a partir d’un retour d’information chiffré visant à faire avouer ou non le projet d’action de l’équipe en revenant sur la stratégie prévue.

 

Caractéristique du débat d’idées :

Pas plus de 2 à 3 minutes

Participation brève du professeur

Eviter de parachuter des solutions toutes faites

Faire évoluer les situations d’apprentissage dans le sens d’une diminution ou d’une augmentation de la difficulté de la tache.

Recherche active de solutions de la part des élèves.

 

Conclusion : élèves apprennent mieux après avoir identifié les mécanismes qui conduisent à la réussite.

Approche socio-constructiviste des apprentissages moteurs.

Rôle de la verbalisation fondamentale quelques soit le stade d’apprentissage dans lequel se situe l’élève.

 

B Place accordée à la verbalisation en EPS

 

1. Rôle capital de la verbalisation et de l’explication, quelques soit le stade l’apprentissage (Grehaigne, Bouthier, Guillon)

 

2. Recours à la verbalisation, à l’explication uniquement en début d’apprentissage (Temprado, 1997)

 

3. Les dynamiciens montrent qu’un contrôle cognitif, centralisé et exhaustif de la motricité est une hypothèse inutile, et que des caractéristiques essentielles du comportement du système effecteur résultent sans doute de processus d’auto-organisation (Delignières 1998)

 

Donc remise en cause de l’utilisation d’un recours massif à la verbalisation et à la conscientisation des actions selon l’approche dynamique.

 

1.      Exemple de propositions didactiques

 

a)     L’apprentissage perceptif (Mariot 93 EPS n°239)

 

Démarche d’un enseignant qui se penche sur les problèmes d’apprentissage en sport-co doit en priorité prendre en compte l’ensemble des prises d’informations visuelles.

 

Perspectives d’apprentissage : elles visent à apprendre à l’élève à

-                     éduquer sa vision périphérique

-                     se situer dans l’espace pour développer des intentions tactiques

-                     décider avec pertinence

-                     construire des habiletés spécifiques.

 

Problème chez les joueurs débutants qui ne « voient rien » lié à une incapacité à prélever de l’information nécessaire à l’action attendue. Non pas développer l’acuité visuelles des élèves mais développer leur capacité à extraire de l’information d’une situation.

 

Apprendre à voir, apprendre à s’informer constitue un réel objet d’étude en EPS

 

b)     Situation 1

 

Objectif de développement de la vision périphérique :

Un porteur de balle

Un défenseur immobile en position d’alignement

Un partenaire qui part dans le dos du défenseur

 

Consigne : échange de balle quand rupture de l’alignement et partenaire en vision périphérique

 

Evolution : passe uniquement quand appel de balle

Augmentation de la vitesse de déplacement du partenaire.

 

c)     Situation 2

 

Objectif de développement de la vision périphérique

 

Jeu du carré ( 3 joueurs et 4 plots) situation permettant :

-                     d’augmenter le volume des informations captées

-                     d’identifier le déplacement et l’appel de balle d’un partenaire en vision périphérique

 

Consigne : le porteur de balle doit se déplacer d’un plot à l’autre en respectant le code de jeu et de plus prendre des informations sur partenaires en vision périphérique ( passe à un d’entre eux quand appel de balle)

 

Prise d’information sur ballon et partenaires.

 

d)     Situation 3

 

Se démarquer et utiliser le passe et va

Maîtriser la montée en puissance de la contrainte temporelle.

Montée de balle en situation de 3 contre 0, 3 contre 1, 3 contre 2 et 3 contre 3.

(Intervention des défenseurs étagées de façon à augmenter le degrés de difficulté dans la situation)

 

Complexification :

-                     nombre de défenseurs augmente progressivement

-                     diminution de la largeur de la zone d’échange

-                     diminution du temps accordé (pression temporelle)

 

2.      Résumé de l’article de Mariot (1993)

 

3 situations qui éclairent sur la façon dont l’enseignant d’EPS utilise les données issues de la théorie du traitement de l’information afin de concevoir des situations d’apprentissage.

 

L’apprentissage ne se résume pas uniquement à l’amélioration de la qualité de la réponse motrice mais il comprends aussi l’optimisation de l’ensemble des processus qui conduisent à la production de la réponse (versant perceptif, décisionnel, pré-moteur).

 

La manipulation de variables didactiques (quantité d’information à traiter , incertitude, pression temporelle) par l’enseignant permet de doser la difficulté de la tache et ainsi de s’adapter aux réelles possibilités des élèves.

 

 

 

 

 

3.      Savoirs à enseigner et taches d’apprentissage ( Bats EPSn°255)

 

Premier principe opérationnel : Anticipation perceptive / Précocité de la prise d’information

 

Règle d’action :    - prendre des informations sur la frappe adverse.

-                          lire la trajectoire du volant le plus tôt possible

-                          se placer le plus tôt possible sous la trajectoire du volant

 

Conception orientée vers le développement de la composante perceptive

 

Exemple de situation : en frappe haute réussir à attraper le volant avec la main libre en étant les deux pieds immobiles.

 

Deuxième principe opérationnel : Qualité des actions motrices / Organisation et controles gestuel.

 

Troisième principe opérationnel : Variété des trajectoires produites / Réduction et augmentation des espaces et des durées.

 

Règle d’action : réduire les temps d’intervention de l’adversaire et augmenter sa distance de déplacement en variant les trajectoires en force / Hauteur / Direction / vitesse. (Augmenter la contrainte temporelle en jouant sur les trajectoires / Variété des frappes produites / Zones atteintes).

 

Exemple de situation : terrain divisé en 4 zones (2 avants et 2 arrières), le volant doit à chaque passage de filet, arriver dans une zone différente, si 2 volants concessifs dans même zone, alors point pour l’adversaire.

 

Quatrième principe opérationnel : Pertinence des choix tactiques

 

Règle d’action :    - choisir une frappe adaptée à son placement

-                          jouer en fonction des points faible de l’adversaire

-                          choisir une stratégie de jeu

 

Exemple de situation : repérer un point faible chez l’adversaire, construire une stratégie par rapport à ce point faible

 

Cinquième principe opérationnel : créer de l’incertitude chez l’adversaire

 

Règle d’action :    - varier la nature des frappes effectuée

-                          donner de la contre information à l’adversaire

 

Exemple de situation : dans l’échange à 2 sur terrain entier, au moment de réaliser un contre amorti, alors que l’adversaire s’avance au filet, effectuer un dégagement en simulant la préparation d’un contre amorti.

 

Sixième principe opérationnel : Adaptation au rapport de force

 

Règle d’action : être capable dans l’échange d’identifier une situation dans laquelle le rapport de force est défavorable ou favorable.

 

Exemple de situation : faire reculer l’adversaire en réalisant une frappe haute et longue et rentrer dans le terrain pour conclure le point en smashant.

 

 

4.      Mariot (93) / Bats (95) Conclusion

 

Les deux articles étudient s’inscrivent dans une même logique, celle de l’utilisation du modèle du traitement de l’information à des fins didactiques.

 

L’analyse de l’activité handball et badminton proposées par ces deux auteurs met en avant l’importance des aspects perceptifs et décisionnels des conduites motrices.

 

 

Le traitement didactique proposé s’appuie sur le modèle du traitement de l’information, et l’on perçoit la façon dont est utilisé cette approche afin d’élaborer des choix en matière de contenu d’enseignement.

 

III Textes officiels et théories de l’apprentissage

 

Une lecture orientée des textes (programmes) permet de nous éclairer sur la place qui est réservée à la théorie du traitement de l’information.

 

1.      Programme d’EPS de la classe de 6eme

 

« .. on veille à enrichir le rapport que l’élève entretient avec son corps et à favoriser l’élaboration d’une image positive de soi. A cette fin on privilégie les objectifs suivants : développer les perceptions sensorielles, surmonter les appréhensions et savoir prendre des décisions.

 

Compétences générales : ‘… identification et appréciation des conditions et des déterminants de l’action. »

 

Interventions pédagogiques particulières :             - prise de conscience sensorielle

                                                     - le renforcement musculaire

                                                     - la relaxation

                                                     - l’adresse l’équilibre

 

Compétence propres à différents groupes d’activités :

      Activité athlétique : sont recherchées les compétences essentielles : … « régulation des déplacements et la réaction a des signaux, la maîtrise respiratoire et la régulation d’une allure ».

      APPN : identifier le but, les obstacles, les forces des éléments naturels, prendre conscience des risques.

 

Compétences et connaissance générales : …  « il faut privilégier : identifier le but, les résultats et les principaux critères de réussite. Identifier les caractéristiques et les contraintes de l’environnement. »

 

2.      Programme des classes de cinquième et de quatrième.

 

… « en continuité avec les programmes de sixième… l’élève est impliqué dans les procédures de compréhension de ses actions ».

 

Compétences propres

 

      Activités athlétiques : …  « savoir choisir un parcours d’obstacle en fonction de sa foulée »

      Activités gymniques : … « construire des repères spatiaux temporels dans les situations inhabituelles »

      Activités physiques de combat : … «enchaîner des attaques selon la réaction de l’adversaire »

      Activités d’opposition duelle : sport de raquette : … « jouer intentionnellement sur la continuité et sur la rupture. »

      Activité de coopération et d’opposition : sports collectifs : … « mettre en œuvre des actions individuelles et collectives adaptées aux réactions de l’adversaire. »

 

Intervention pédagogique particulières : … « exercice de prise de conscience… »

 

3.      Programme d’EPS 1ère et Terminale

 

Préambule

… «  la pratique scolaire des APS favorise une diversité d’expériences corporelles…

-                     concevoir et réaliser des actions à visée artistiques.

-                     Les élèves apprennent à s’engager dans l’activité, a prendre des risques et contrôler leur engagement, a planifier un projet d’apprentissages ou d’entraînement, à apprécier les effets de la pratique… « 

 

La composante méthodologique

«… se fixer et conduire de façon de plus en plus autonome un projet d’acquisition ou d’entraînement, mesurer et apprécier les effets de l’activité… »

« … développer une attitude réflexive systématique dans la conduite de son action … »

« … l’élève est incité à poursuivre l’analyse de son engagement dans les APS… identifier les déterminants biologiques et biomécaniques de la performance, analyser le développement des APS… »

 

      4. Résumé des textes officiels et théorie de l’apprentissage

 

Une lecture orientées des différents programmes laisse apparaître au travers des termes employés qu’une place de choix est accordée aux théories cognitivistes des apprentissages moteurs.

Cet état de fait n’apparaît pas de façon explicite, mais il apparaît clairement qu’un recours aux processus de conscientisation de ces actions de verbalisation, d’analyse des conditions de la réussite, est demandée au travers des textes officiels.

 

V Problématique

 

1.      Nous  montrerons que les connaissances relatives aux traitement de l’information constituent une aide pour l’enseignant d’EPS, à la fois dans la construction et dans la mise en œuvre de se contenus d’enseignement.

2.      Nous montrerons qu’en plus des connaissances relatives aux apprentissages moteurs l’enseignant d’EPS s’appuiera sur la connaissance des caractéristiques des élèves et de leur motifs d’agir afin d’organiser son enseignement. En d’autres termes, la connaissance des théories de l’apprentissage moteur constitue une condition nécessaire mais pas suffisante pour élaborer et mettre en œuvre des contenus d’enseignement.

 

Exemple d’argumentation

(§ portant sur la justification d »’une situation d’apprentissage au regard de la theorie du TI)

 

Prenons une situation d’apprentissage de la contre attaque en BB. L’enseignant place 3 attaquants face à 2 défenseurs. Les premiers doivent aller marquer le plus rapidement possible après le signal sonore. Le seul fait de placer les élèves dans cette situation là, va les obliger à mobiliser différents types de ressources bio- énergétiques, bio- informationnelles, psycho- affectives). Comment l’enseignant peut il développer ces ressources au travers de la situation proposée ?

Envisageons les ressources de type bio- informationnelles : au niveau perceptif, le fait de n’autoriser l’échange qu’a partir d’un appel de balle va contraindre l’élève à détecter un signal provenant d’un partenaire. A ce sujet Mariot (93) EPSn°239 propose des situations permettant de favoriser des apprentissages perceptifs.

Au niveau décisionnel, le fait de faire évoluer le nombre de défenseur va augmenter ou diminuer le nombre de choix possibles pour le porteur de balle (ceci va dans le sens de ce qui est demandé dans les programmes d’EPS de sixième, BO n°29 de Juillet 96 : « savoir prendre des décisions »). Ainsi en augmentant le nombre de défenseurs l’attaquant aura moins de choix possibles et l’exigence de la tâche au niveau décisionnel sera d’autant plus importante. C’est en plaçant les élèves dans des situations à difficultés croissantes que l’on peut développer ce type de ressource chez l’élève. Famose (90) évoque d’ailleurs le principe de progressivité et cet auteur montre qu’une démarche d’augmentation progressive de l’incertitude est plus efficace qu’une méthode confrontant directement les sujet à une difficulté maximale. Nous venons de voir au travers de cette illustration comment l’enseignant s’appuyait sur les connaissances relatives aux apprentissages moteurs afin de concevoir une situation d’apprentissage.